- RÉARMEMENT
- RÉARMEMENTRÉARMEMENTPar deux fois, le réarmement de l’Allemagne, entre 1930 et 1935 puis entre 1950 et 1954, a provoqué une grande perturbation dans les relations internationales. Le traité de Versailles avait limité très strictement le réarmement de l’Allemagne: démilitarisation de la rive gauche du Rhin et d’une zone de cinquante kilomètres à l’est du fleuve; suppression du service militaire obligatoire; armée de 100 000 hommes au maximum; interdiction de l’artillerie lourde, des chars, des sous-marins. Très rapidement, entre 1920 et 1930, les gouvernements allemands rappelleront que ce désarmement de leur pays devait, selon les termes du traité, être le prélude d’une limitation générale des armements; s’il n’en était pas ainsi, le Reich aurait droit de réarmer. Il le prit rapidement, d’abord en lançant, dès avant l’arrivée de Hitler au pouvoir, une politique de réarmement clandestin assez efficace pour que Hitler pût annoncer le 9 mars 1935 la reconstitution d’une aviation militaire et, le 16 mars, le rétablissement du service militaire obligatoire. En l’absence de toute réaction de la France à ces violations du traité de Versailles, le réarmement allemand se poursuivit désormais au grand jour et jusqu’à la guerre à un rythme rapide, ce que permettait une mobilisation industrielle affectée à l’effort de guerre. En 1950, l’initiative du réarmement allemand ne revient pas aux Allemands. Ce sont en effet les États-Unis qui affirment, cinq ans seulement après la capitulation allemande, la nécessité de reconstituer un potentiel militaire allemand dans le cadre de la défense de l’Europe face au danger soviétique (déclaration Acheson du 12 septembre 1950). Ce problème, posé avec brutalité, divise les Européens partagés entre leur besoin de sécurité face à l’Est et leur refus de cautionner la réapparition d’un militarisme allemand. C’est alors qu’est conçu, par les partisans de l’unité européenne, le projet de Communauté européenne de défense (C.E.D.). Si l’on parvient à jeter les bases d’une armée européenne, il sera alors possible d’autoriser un certain réarmement allemand puisque les contingents allemands seront intégrés dans cette armée à commandement européen, ce qui neutralisera toute velléité de militarisme prussien renaissant. Le traité de la C.E.D., signé par les Six, ne sera pas ratifié par le Parlement français (1954). Toutefois, les accords de Londres (1954) sanctionnent le réarmement allemand et la création de la Bundeswehr: la république fédérale d’Allemagne accédant au pacte de Bruxelles de 1948 et à l’O.T.A.N. fournit désormais une participation militaire à la défense de l’Europe. Mais son réarmement est limité par certaines restrictions: interdiction de fabrication d’un certain nombre de types d’armes, tels les armes dites N.B.C. (c’est-à-dire nucléaires, biologiques et chimiques), les engins à longue portée et les fusées, les mines à influence, les navires de guerre jaugeant plus de 3 000 tonnes.• 1771; de réarmer1 ♦ Action de réarmer. Réarmement d'un pays après une guerre. ⇒ remilitarisation. — Politique de réarmement.2 ♦ (1921; angl. Moral Re-armament) Fig. Réarmement moral : mouvement chrétien d'action politique originaire des États-Unis, et préconisant « la réforme du monde par la réforme de la vie personnelle ».⊗ CONTR. Désarmement; démilitarisation.réarmementn. m. Action de réarmer.|| Rénovation et accroissement de la puissance militaire d'un pays.réarmement [ʀeaʀməmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1771; de réarmer.❖1 Action de réarmer (une arme à feu).2 (1848). Action de réarmer (un pays, un groupe). || Réarmement d'une troupe, d'un vaisseau. — Réarmement d'un pays. || Politique de réarmement.0 — Il a un travail fou avec le réarmement, dit Chantal. Il prétend que dans l'armée française il y aura bientôt deux fusils par soldat.R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 272.3 Fig. || Réarmement moral : mouvement chrétien fondé en 1921, préconisant « la réforme du monde par la réforme de la vie personnelle ».❖CONTR. Désarmement. — Démilitarisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.